Exposition Sous-sols // 26 août au 16 septembre 2016
Article paru dans Le Quotidien 2016/09/07
À une époque dominée par les procédés numériques, l’exposition Sous-sols fait l’apologie du low-fi. Armé de son caméscope VHS, Gabriel Fortin a occupé Le Lobe tout l’été afin de réaliser plusieurs fantasmes esthétiques : des portraits photos/vidéos, marqués par l’absence d’indices relatifs à une époque précise.
Brouillant la limite entre codes temporels, fiction et réalité, l’exposition donne l’impression d’être figée dans le temps.
Gabriel a créé cinq mises en scène filmées, chacune inspirée par des objets vintage associés à un figurant jouant son propre rôle, par exemple : une Lolita japonaise rose sur son Ski-Doo rose, une performance de nunchaku et ses deux lions de plâtre, une partie de bingo qui demande l’effort d’un vélo stationnaire, etc.
Avec l’image altérée du VHS et la caméra fixe, on a l’impression de revenir quelques décennies en arrière et de visionner d’anciennes vidéos faites maison, réalisées dans l’intimité d’un sous-sol d’un vieux bungalow.
Car Sous-sols, c’est autant la salle du Lobe excavée que l’espace sombre propice aux loisirs cachés, lieu de pratique, ou, simplement coin bazar pour l’accumulation de souvenirs.
En plus de ces tableaux vidéo, le visiteur a également l’occasion de côtoyer ces vieux objets imposants dont l’odeur évoque leur existence passée et leur histoire.
Avec ce projet, Gabriel Fortin poursuit une démarche artistique jouant avec les contrastes d’idées, mettant en avant-plan une fascination pour l’insolite et la poésie de l’étrange qui émanent souvent de la culture populaire québécoise.
– Stéphanie Requin Tremblay, commissaire d’exposition
sur la thématique Obsolescence pop